2002/03
PULSION
DE KROETZ
MISE EN SCÈNE :
ARNAUD ANCKAERT
DANS UN UNIVERS DE FLEURS ET DE PIERRES TOMBALES, LES PASSIONS SE DÉCHAÎNENT LE JOUR OÙ FRITZ INTÈGRE L’EXPLOITATION FAMILIALE D’OTTO ET DE HILDE...
« Comme la machine, symbole de notre mode d’existence, le sexe fonctionne dans un vide absolu, il est stérile, désolé. Il est le signe suprême de l’impuissance. Créateur de souffrance, parce qu’il entraîne nos émotions, et que nous ne sommes que des infirmes dans le domaine affectif. » Henry Miller
Dans un univers de fleurs et de pierres tombales, les passions se déchaînent le jour où Fritz intègre l’exploitation familiale d’Otto et de Hilde pour se réinsérer dans la société. Fritz, petit frère de Hilde, un ancien taulard exhibitionniste, objet de tous les fantasmes, va incarner l’interdit et la peur. De son côté, il ne pense qu’à rentrer dans le rang, qu’à se conformer pour redevenir un homme libre. Pour endiguer le mal et se défendre lui-même, il est contraint à prendre des médicaments qui régulent sa sexualité. Mitzi, l’employée, voit en lui la possibilité de rompre sa propre solitude amoureuse et se lance dans une conquête effrénée. La présence de Fritz déclenche chez Otto une crise : son besoin d’ordre et sa frustration s’entrechoquent. Son manque devient la source d’une obsession croissante : il veut « démasquer » la maladie de Fritz qu’il suppose dangereuse. La confusion est telle que le patron se démasquera lui-même jusqu’à en devenir obscène : lors d’une soirée de beuverie loufoque et tragique, Otto va souiller la couche avec Mitzi. Les deux affamés se rencontrent et le cadre de l’exploitation vole en éclats. S’engage alors le combat à mort de Hilde pour retrouver l’équilibre.
Franz Xaver Kroetz, auteur Allemand contemporain, écrit « Pulsion » et sous-titre « pièce populaire », mais ce qui pourrait n’être qu’une fable quotidienne devient ici l’allégorie d’un monde moderne où l’animalité et les pulsions sont mises à jour avec humour et cruauté pour questionner notre humanité. Le commerce de l’entreprise et l’intimité de ses personnages se croisent autour de l’amour avec une brutalité où la morale semble exclue.
La pièce est traversée par la peur de l’autre, la frustration et la solitude qui font naître devant nous la monstruosité cachée au fond de l’être humain, en questionnant la normalité.
AVEC : CAPUCINE LANGE
SOPHIE PÉNICOT, FRANÇOIS GODART
DIDIER COUSIN
SCÉNOGRAPHIE : FRANÇOIS LESTRADE
LUMIÈRE ET SON : MARTIN HENNART
COSTUMES : EMMANUELLE ROUSSEAU
CRÉATION IMAGES : BRUNO DEWAELE
CRÉATION GRAPHIQUE : DAVID LAVOLÉE
Production : Théâtre du Prisme
Coproduction : L'escapade à Hénin-Beaumont / Arc en ciel,
Centre culturel de l'Agglomération Lens / Liévin
Coréalisation : Compagnie de l'Oiseau Mouche / Théâtre Le Garage à Roubaix
Soutiens : D.R.A.C. Nord Pas-de-Calais -
Ministère de la Culture et de la Communication,
le Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais
le Conseil Général du Pas-de-Calais